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ragée par les discours de sa mere, je le veux bien, & je ferai cette démarche, puisque vous me le conseillez. Mais je n’ai que faire du vain prétexte de garder des moutons, ne suis-je pas la maîtresse de me promener chez moi ; sans en demander permission à personne, ni en rendre compte à qui que ce soit ; je prétens lui faire connoître la différence qu’il y a entre moi & ma Bergere ; d’ailleurs je ne pourrois jamais trouver une occasion plus propre à me faire honneur & à me parer des belles pierreries que j’ai apportées de ce maudit moulin de malheur.

Richarde applaudit à ce dessein, elle en avoit plusieurs bonnes raisons ; car, outre qu’elle savoit qu’il ne faisoit pas sûr de contredire la douce Pigriéche, c’est qu’elle comptoit aussi bien que sa