Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 5.djvu/237

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mere désolée à la vûë d’un spectacle si terrible) Ma chere fille ! je n'en puis douter, c’est moi qui t’ai privée du jour… Perfide Magicienne !(ajoûta-t-elle) tu m’as perduë. En finissant ce discours elle se jetta sur les restes affreux de Pigriéche, & la rage la suffoquant, elle perdit la parole avec la connoissance.

Lisimene surprise de la brusque & extravagante reception de sa belle-mere, n’avoit pas laissé de la suivre avec toute la Cour qui l’accompagnoit, ne pouvant comprendre d’où provenoit un accès qui paroissoit tenir de la folie, & voulant en voir la fin, elle trouva Richarde sans mouvement, tenant sa malheureuse fille entre ses bras.

La Princesse ne comprit rien d’abord à tout ce qu’elle voyoit, & il ne lui entra pas même dans