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donnant une grande liberté auprès de ces Princes, il prit celle de leur demander par quel bonheur ils s’étoient sauvés de l’inondation ?

Comme Lisimene étoit mieux instruite des circonstances de ce prodige, que ne l’étoient son Pere & son Amant, ce fut elle qui lui apprit les bontés que les Nayades avoient euës pour elle jusqu’au moment où le Roi avoit été enlevé.

Au souvenir de mon Pere mourant, comme il me l’avoit paru, & entre les mains de ces barbares (continua-t-elle) je m’abandonnai au plus affreux désespoir ; & quoique je fusse environnée de Nayades qui s’empressoient à me consoler ; insensible à tous les soins que ces Nimphes prenoient pour me rassurer sur le péril où étoient le Roi & Parfait, je ne