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dent mille fois plus cheres qu’à tous ses sujets ensemble. C’est ce qui fait que me sacrifiant à ma mauvaise fortune, je renonce au bien qui m’est offert, pour me livrer tout entier à un devoir cruel, qui m’arrache d’auprès de mon Roy, de ma Princesse, enfin de tout ce que j’aime au monde, pour suivre un pere qui me hait, & de qui je n’espere pas des sentimens plus doux.

Quoi ! mon cher Prince, reprit Bon & Rebon, n’y a-t-il point d’alternative, & ne pouvons-nous point trouver de moyen pour concilier nos divers intérêts ? Je vous avoüerai naturellement que je ne puis me résoudre à vous accorder ce que vous me demandez, & qu’il n’y a rien que mon amitié ne soit prête à risquer pour vous retenir auprès de moi. Voyez ce que je puis faire, poursuivit