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lontaire ; car il étoit privé de sa liberté depuis la derniere proposition que Parfait avoit envoyé faire à son Pere touchant le mariage de Lisimene. Ce Ministre l’avoit appuyée, & il n’en falut pas davantage pour engager le Tiran à le faire arrêter. Mais à peine Bon & Rebon fut rendu dans son Palais, que s’appercevant que cet ami fidele lui manquoit, son premier soin fut de s’informer de ses nouvelles ; & ayant appris qu’il étoit dans les fers, il alla lui-même les rompre & lui rendre une liberté qu’il n’avoit perduë que par trop de vertu.

Tandis que ce bon Roi faisoit mille caresses à un sujet si genereux, Parfait qui venoit de dérober avec peine le Tiran à la fureur du peuple, parut & se précipita aux pieds de Bon & Rebon, en le suppliant de faire grace à Ambitieux.