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dre son tems pour la lui découvrir. Car le couroux où les intentions de Bon & Rebon, & de Parfait avoient Ambitieux, ne permit pas à ce Prince de faire aucune attention à l’insolente envie que Pigriéche avoit eûë d’être sa belle-fille, & sans lui en faire aucun reproche. Il l’envoya trouver sa mere.

Richarde fut extrêmement surprise en la voyant arriver. La tendresse qu’elle avoit pour cette fille, lut fit écouter le récit des dangers qu’elle avoit courus avec autant d’effroi que si elle l’y eut vûë exposée de nouveau. Elle la fit mettre au lit pour la soulager. Ce n’étoit pas sans besoin ; car jamais on n’avoit tant souffert que cette malheureuse avoit fait depuis qu’on l’avoit enlevée ; & si ses tourmens eussent encore duré deux jours, elle y auroit infailliblement succombé.