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Parfait parloit avec tant de véhémence, & il étoit si pénétré du triste sort de sa Maîtresse qu’il ne songeoit point à ménager les termes, ne croyant pas en pouvoir trouver de trop forts pour exprimer les sentimens que lui inspiroit le peril de cette Princesse. Mais faisant reflexion que ce qu’il disoit, le rendoit encore plus coupable, & songeant enfin, qu’en manquant au respect qu’un fils doit à son Pere, loin d’adoucir ce Tiran, c’étoit travailler, au contraire, à le porter aux plus grandes extrêmités. Il changea de ton, & se prosterna aux pieds d’Ambitieux.

Pardonnez-moi Seigneur, lui dit-il, j’étois innocent, quand j’ai paru devant vous. Je n’avois jamais conspiré, ni même fait la moindre démarche qui dût m’attirer votre couroux. Mais l’excès