Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 5.djvu/124

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

doit rebelle aux volontés de son pere, & qui portoit l’audace jusqu’à vouloir en faire son époux.

Quoi faut-il (continua-t-elle) que mes soins pour empêcher ce crime, loin de faire quelque tort à une personne aussi coupable, tourne à sa gloire, & me devienne funeste. Si elle se fût trouvée à l’assignation, il se seroit fait des prodiges pour sa conservation, tandis qu’il s’en fait pour ma perte.

Il faut avoüer que la vertu est bien persecutée à présent ; (ajoûta-t-elle) mais lâches & traîtres que vous êtes n’attendez pas que je souffre tranquilement votre attentat, & que je vous laisse abuser ainsi de la confiance que votre Roy a euë en vous. Je l’avertirai de cette infidelité, & vous serez punis comme elle le mérite.