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se raprocha d’eux, pour leur faire remarquer qu’il étoit à propos de prendre un leger repas. Il auroit été effectivement très-leger ; car Richarde, accoutumée à n’en point donner d’autres à sa Bergere, ne la mettoit pas en état d’inviter deux personnes à manger des provisions si foibles, qu’elles étoient à peine suffisantes pour elle seule. Cependant la joye qui accompagnoit les convives, leur auroit fait trouver excellent les mets insipides dont ce festin étoit composé, & ils étoient déja étendus sur l’herbe lorsqu’un mouvement qui se fit dans la fontaine leur ayant fait tourner les yeux de ce côté, ils en virent sortir la grande Nayade suivie de beaucoup d'autres, qui dressant à l’instant leur table de cristal, servirent avec autant de diligence que de propreté un repas qui