Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 3.djvu/95

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tion avoit été disgracié, & banni de la Cour, & qu’il l’avoit envoyé dans une Ville fort éloignée ; mais que ses rares qualités lui ayant acquis l’affection des principaux Seigneurs du Royaume, il étoit parti si bien accompagné, que sa Cour étoit aussi nombreuse dans son éxil que celle de son pere l’étoit dans sa Capitale.

Le Roi fut touché de ces tristes nouvelles, plûtôt par rapport aux intérêts de sa fille qu’aux siens. Si ce malheur n’eût regardé que lui-même, il n’auroit été que médiocrement affligé, mais la destinée de Lisimene le pénétroit de douleur, & d’autant plus qu’il ne sçavoit quel parti prendre : d’un autre côté Richarde le pressoit de l’épouser ou de se retirer. L’or tiroit à sa fin, & par l’avis qu’il venoit de recevoir, il ne pouvoit abandonner son azile