Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 3.djvu/77

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qui leur donnoit une extrême étenduë, étant trop séparées pour se borner réciproquement. Ainsi d’un côté elles avoient des prairies à perte de vuë, d’un autre des plaines couvertes de bled, & qui donnoient l’espérance d’une riche moisson ; un peu plus loin on voyoit des coteaux chargés de vignes, enfin il sembloit que la nature se fut épuisée pour étaler sa magnificence dans ce lieu. La Princesse étoit si exténuée des fatigues que lui avoit causé la longueur de la marche qu’elle avoit faite, & la mauvaise nourriture qu’elle avoit prise, dont elle avoit même manqué souvent, que se sentant défaillir, elle fut enfin forcée de demander à son pere s’ils ne se pourroient point arrèter sans danger dans ce lieu, parce qu’elle y trouveroit peut-être un repos & un soulagement sans