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étoient sans doute bien gardées, & le Château qu’il venoit d’abandonner, étant entouré d’une Forêt immense dont il connoissait les détours à plus de vingt lieues à la ronde, il aima mieux se sauver par cette voye.

Il falloit avoir autant de courage qu’en avoit Lisimene pour ne pas succomber à la fatigue ; mais heureusement elle avoit suivi son pere à la chasse dès sa plus tendre jeunesse, & cet éxercice lui avoit donné une vigueur qu’elle n’auroit pas eûë, si elle avoit été élevée plus délicatement.

Ils errerent dans cette Forêt pendant six mois, évitant avec soin tous les endroits habités, mais enfin s’ennuyant d’une vie aussi dure, ils hazarderent de sortir de la Forêt, sans oser toutefois s’approcher des Villes. Ce ne fut même que pour entrer dans