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avoir. Je suis persuadé que si vous étiez né sur ce Trône, unique objet de vos désirs, vous n’auriez aucune répugnance à me choisir pour votre favori, & vous auriez raison, car je vous aime véritablement, je vous jure que si je pouvois disposer de ma Couronne sans faire une injustice à ma fille, je vous la céderois de tout mon cœur, & que je ne croirois pas avoir acheté votre amitié trop cher. Ah mon cher Prince, lui dit-il, qu’il paroît bien que le brillant de cet objet de vos désirs vous en déguise le poids & les peines, & qu’après l’avoir acquis & en le considérant de près, vous le détesteriez s’il vous avoit coûté votre innocence. Songez donc à quels remords, & à quels regrets vous exposeroit le souvenir de ma mort. Je vous le répete. Si je n’étois pere,