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comme il est immobile, disoit-elle, en le montrant de la main, ne diroit-on pas que parce que ce n’est pas sa coquette, le fruit en sera moins bon, ne suis-je pas bien payée de la peine que j’ai prise à cueillir mes belles poires à les lui apporter ici ; je suis lasse à mourir, & c’est la reconnoissance qu’on en a.

Vous pouviez vous dispenser de tant de soins, repartit le Chasseur d’un ton chagrin, & sans vous en donner l’embarras, vous n’aviez qu’à en charger la belle Liron. Ces derniers mots augmentant la fureur de Pigriéche ; la belle Liron, reprit-elle aigrement, avec sa voix glapissante. Qu’est-ce donc qu’elle a de si beau, cette belle Liron ? Il faut que vous soyiez de bien mauvais goût, pour la trouver aimable & pour ne me pas rendre justice, à moi, qui vaut mieux qu’elle. Mais