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voient joüé. Elle se mit à ramasser les poires qu’elle trouva les moins endommagées ; il y en avoit peu d’entieres, mais il n‘y en avoit aucunes qui ne fussent meurtries, encore ne les amassa-t-elle pas tranquilement : car le grand mouvement que l’arbre s’étoit donné, avoit si fort ébranlé celles qui étoient restées, qu’il s’en détachoit de tems en tems quelques unes qui tomboient toujours sur elle, & lui donnoient de nouveaux coups.

Cependant malgré tous ces contretems, les ayant arrangées comme elle pût, & supposant que ses appas suppléeroient au délabrement de ses poires, elle se consola du mauvais début de cette avanture par l’espérance que la fin en seroit plus agréable, & elle voulut mettre dessus les fleurs qui étoient autour de la corbeille ; mais Pigriéche les trouva aussi peu dociles que celles