Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 3.djvu/229

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mobile ; mais Pigriéche après avoir attendu un instant, éh bien donc, poursuivit-elle, d’une voix encore plus aigre, à qui est-ce que je parle, ne diroit-on pas que ce maudit Poirier est de bois & qu’il ne m’entend pas… Voyez, donc comme il se dégage, si tu me fais aller à la maison chercher des bras & des coignées, je t’assure, ajoûta-t-elle, que je t’apprendrai bien à obéir.

L’Amadriade qui habitoit le poirier, peu contente de cette menace, & voulant s’en venger, baissa toutes les branches à la fois, avec tant de vigueur, qu’elles appuyerent cent mille coups de bâtons sur les épaules de cette rustique Harangueuse.

Une salve si imprévûë & si violente renversa la malheureuse Pigriéche, qui avant que de pouvoir se relever reçut du moins encore un coup de chaque branche, il n’y eut