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pas aux yeux des Connoisseurs.

Elle étoit cependant un peu combatuë par l’apprehension que le succès ne fût pas conforme à son mérite. L’avanture des Nayades étoit encore présente à son imagination, & lui prou Voit sensiblement que le bonheur de Liron ne décidoit pas du sien. Elle fit part à sa Mere du sujet de son incertitude ; mais Richarde la rassura en lui remontrant que cette occasion étoit bien différente, & qu’il ne s’agissoit pas de se jetter dans une Fontaine. Enfin la curiosité & le désir de faire des conquêtes, l’emporta sur la peur de Pigriéche, plus vaincuë par cette raison que par celles que sa Mere lui avoit présentées. Elle lui déclara qu’elle étoit résoluë d’aller vendre les poires.

Cette conversation & la résolution de Pigriéche n’avoit pas eu Liron pour témoin : le tout s’étoit