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Seigneur, reprit-elle modestement : on m’appelle Liron ; je suis à présent Bergere, & ma belle-Mere chez que j’habite, m’a commandé d’aller vendre du fruit à la ville. Son habitation n’est pas éloignée de ces lieux ; mais les rochers entre lesquels il faut passer, & les détours qui les séparent de la forêt, vous ont sans doute empêché de concevoir l’envie d’aller chasser dans un lieu dont toutes les apparences ne promettent rien que de sauvage.

Puisque nous sommes séparés par un si petit espace, lui dit ce jeune homme, je me flatte, charmante Liron, que si vous avez encore des poires à porter à la ville, vous me donnerez la préférence, & même pour vous épargner la moitié du chemin, si vous voulez m’en vendre demain autant qu’en voilà, je vous les payeray assez cher