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ssée, elle la raporta pleine, & relevant legerenment la terre avec le cristal de la houlette, elle arrosa l’arbre amplement.

Après qu’elle se fut acquittée de ce devoir, elle songea à se mettre en chemin pour aller à la ville, & ayant voulu soulever son panier, il lui arriva ce qu’elle avoit prévû, c’est à-dire, qu’il lui fut impossible de le remuer, ce qui la mit en grande peine ; mais le souvenant que Cristaline lui avoit dit de le couvrir de son voile & de le mettre sur sa tête, elle ne soupçonna pas la Nayade d’être aussi injuste que sa belle mere, & de lui ordonner des choses impossibles. Présumant que ce voile devoit avoir la propriété d’alleger son panier, elle l’étendit dessus sans balancer.

La confiance avec laquelle elle suivit ce conseil lui fut favorable, car elle leva le panier lorsque le voi-