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que Richarde la forçoit à traîner, qu’il auroit été impossible de les distinguer : elle lui dit de les cacher en quelque creux, où les prenant à son retour, elle s’en pût servir aux yeux de sa belle mere, sans qu’elle la crût débarassée de la peine que lui donnoient les autres. Enfin pour dernier présent, elle lui fit apporter un panier de joncs entrelassés de fleurs, & après lui avoir fait faire un leger repas, elle la congedia.

Allez hardiment, lui dit-elle, où la pieté que vous devez à votre pere vous appelle, allez Princesse, je vous prédis que le succès de votre voyage surpassera vos espérances.

Lisimene, pénétrée de reconnoissance pour sa bienfaitrice la remercia dans les termes les plus propres à la lui témoigner. Mais, Déesse, lui dit-elle, puisque vos bontés m’inspirent la hardiesse de vous