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pour paraître dans le monde.

Sans attendre son remerciment, la Nayade fit deshabiller Lisimene par les femmes de chambre de Pigriéche ; mais elles s’y prirent plus honnêtement, elles la revêtirent d’un habit blanc comme le premier, & qui étoit même encore plus galant & plus propre ; elle lui donna aussi une chaussure convenable, parce que des sabots n’auroient pas assorti. Le reste de l’ajustement, y ajoutant un grand voile de gaze brodée en fleurs qui la couvrait entierement, de peur, disoit-elle, qu’elle ne fût reconnuë ; mais, en effet pour la garantir des ardeurs du soleil, elle joignit à ce présent une paire de sabot de peau de Loutre, qui avoient l’air si grossier & si malfaits, qu’ils sembloient peser cent livres, quoiqu’ils ne fussent pas plus embarrassans qu’une paire de gands, ils imitoient si parfaitement ceux