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mais que ces difficultés, quelques grandes qu’elles fussent, n’étoient pas entierement insurmontables. C’est dans le besoin, ajoûta-t-elle, que les amis se font connoître. Allez ma chere Lisimene consolez vous, je vous promets que votre pere ne mourra pas, & que vous aurez des poires.

Il faut vous apprendre poursuivit-elle, qu’il n’y a point d’arbre qui ne serve d’azile à une Amadriade, elle en est en quelque façon l’ame, & lorsqu’il meurt naturellement, ou par quelqu’accident que ce puisse être, elle reste errante, jusqu’à ce qu’elle en ait pû saisir un autre pour s’y joindre, & se domicilier. Celle qui est l’ame du grand Poirier est de nos amies, & c’est la plus raisonnable de toutes les divinités champêtres. Comme elles ne sortent de leur écorce que la nuit, elle est certainement dans