Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 3.djvu/171

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

fures n’étoient pas garnies de fleurs ; mais bien de têtes de roseaux entremêlées de ces grandes feuilles épaisses, & d’un verd sombre qui paroissent sur la superficie des eaux marêcageuses, les unes se dressant sur leurs têtes sembloient une forêt de cornes, tandis que les feuilles qui leur tomboient sur le visage achevoient de faire le plus ridicule & le plus effroiable ajustement dont on puisse se former l’idée.

Que venez-vous faire ici, charmante Pigriéche, lui dit, d’une voix de grenouille, une de ces Nimphes patrouillantes, & par quelle heureuse fortune avons-nous l’honneur de vous voir parmi nous ? Par mon extrême sottise, reprit Pigriéche tout en colere. J’ai eu la foiblesse de me fier à cette misérable Liron, qui m’avoit fait entendre qu’il faisoit bon ici, & que vous y receviez hon-