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me serviroit-elle, repartit Lisimene, en soupirant. Une malheureuse bergere, destinée à remplir les plus bas emplois de la campagne, auroit-elle le tems qu’il lui faudroit pour arranger toutes ces fleurs. Quand je le pourrois avoir, où les trouverois-je, il n’en croît aucune chez Richarde, & celles que je vous vois sont des plus rares ; il y en a même beaucoup d’une espece qui m’est inconnuë. Ce talent me seroit d’autant plus inutile, qu’outre que je n’aurois pas de fleurs pour l’exercer, ce ne seroit que pour moi que je prendrois cette peine, & sans espérer que ces ornemens fussent vûs de personne, que de mon pere, dont la tendresse est indépendante de l’ajustement. Je ne dois songer qu’à lui plaire, poursuivit-elle, & à employer les momens de liberté que je puis dé-