Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 3.djvu/134

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

vous plaisez avec nous autant que vous le dites, il vous est permis d’y passer encore deux heures sans danger.

Cette proposition étoit trop du goût de la Princesse pour n’être pas acceptée, si la tendresse qu’elle avoit pour son pere n’y avoit mis un obstacle ; mais ses empressemens & le motif qu’elle avoit de le revoir, étoient trop pressans pour la laisser plus long-tems dans un lieu, où sans cette raison elle auroit voulu passer le reste de ses jours.

Cependant elle ne pouvoit s’empêcher de considérer les Nayades, & de les regarder avec admiration. Leur beauté l’enchantoit, & leur ajustement étoit si galant, qu’elle ne se lassoit point de les regarder ; sur-tout ce qui lui faisoit le plus de plaisir, & qu’elle trouvoit le plus charmant,