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coup d’impatience de retourner sur la terre, & de me rendre auprès de mon pere. Hélas peut-être que des momens passés si agréablement me feront cherement vendus. Je crains bien que ces Furies ne s’avisent de me chercher, & que ne me trouvant pas, elles ne se vengent sur le Roi de ma prétenduë fuite, en exécutant le détestable projet de le livrer au traître Ambitieux.

Cette appréhension est vaine, quoiqu’elle soit bien placée, reprit Cristaline ; personne ne s’est encore apperçu de votre absence ; ne craignez rien, nous sommes si éloignée de l’heure où vous devez retourner à la maison avec votre troupeau, que vous n’éprouverez aucunes fuites fâcheuses d’une avanture qui sera ignorée tant que vous ne la révélerez pas vous-même, & si vous