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mains ; car Pigrièche & sa mere, loin de lui en donner le tems, ne se plaisoient, lorsqu’elle étoit à la maison, qu’à l’occuper aux emplois les plus salles & les plus dégoutans.

Après s’être frottée les mains dans l’eau, & en avoir ôté toute la crasse, à laquelle ses viles occupations la rendoient sujette, elle voulut se baisser pour rafraîchir ses jouës ; mais en se penchant trop, elle perdit l’équilibre, & glissant dans la fontaine, elle crut qu’elle s’alloit noyer. La frayeur que lui causa cette chûte, lui fit perdre la connoissance, & comme elle n’étoit plus en état de faire, aucun effort pour se retirer, elle étoit dans un danger extrême, & se seroit sans doute noyée, si elle avoir tardé à recevoir du secours d’une part donc elle ne croyoit pas en de-