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le ne l’avoit été d’abord.

A force de tenir ces discours, ils se tournerent en vérité, & cela arriva comme elle le disoit, l’habitude à dissimuler sa peine l’affoiblit insensiblement, en sorte que cette façon de vivre ne lui parut plus si rude. Peu-à-peu son esprit fut plus tranquile, & elle le devint jusqu’à chercher à se faire des amusemens agréables, quand elle avoit achevé sa tâche ; elle prenoit son lut ou sa vielle qu’elle avoit emportée secrétement de la maison, et qu’elle tenoit cachée dans des creux d’arbres, qui lui offroient des niches où elle se pouvoit mettre à l’abri des injures de l’air.

L’endroit qu’elle chérissoit le plus, étoit un gazon verd entouré d’un cercle de ces arbres creux, qui sembloit une salle faite exprès pour ombrager, une