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fusées en moins de tems que ses Persécutrices ne le croyoient : son service n’étoit pas borné à garder simplement les moutons, & lorsqu’elle fut rentrée, on la força de nétoyer la bergerie ; enfin les impitoyables Furies, abusant de sa douceur & de la crainte que lui causoit le danger où étoit son pere, ne la ménageoient point l’employant aux ouvrages les plus bas & les plus pénibles.

Sa seule consolation, lorsqu’elle n’avoit plus rien à faire étoit d’aller trouver le Roi dans son cabinet, c’étoit en ce lieu que tous deux déploroient leur infortune, & qu’ils avoient la triste ressource de pleurer ensemble. Ils auroient pris le parti de la fuite s’ils avoient sçu où aller ; mais cet espoir leur étoit interdit, le Roi n’auroit osé paroître nulle part sans courrir risque d’être re-