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te de souffrir tant d’indignités ; mais l’intérêt de sa fille l’arrêtoit, la vie de la Princesse couroit autant de risque que la sienne, elle auroit été indubitablement sacrifiée, si on l’eût livrée au Tyran, l’espérance qui n’abandonne jamais les misérables, lui laissoit la douceur de se flatter qu’il pourroit arriver un tems plus heureux, où elle se dédommageroit de ce qu’elle souffroit alors. Ce fut cet espoir qui le détermina à la patience, & sans s’y opposer davantage, il lui vit prendre des sabots, après avoir vêtu une grosse robbe de toile, c’étoit l’équipage de l’esclave morte, on lui donna aussi la houlette.

Elle fut tirer les moutons de leur bergerie, & les conduisit dans la prairie, ayant une quenouille à son côté, après avoir reçû l’ordre sur la quantité d’éche-