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Ce fut alors que sa tendresse cessa. Les reproches continuels que lui faisoit sa fille l’aigrissant contre son époux & contre la Princesse la porterent à changer de conduite avec lui, & à lui vendre cher le foible bonheur dont elle l’avoit laissé joüir pendant quelque tems. Ce fut bien pis quand elle eût perdu l’espoir d’être Reine, en voyant après six mois passés qu’il n’y avoit pas plus d’apparence que le premier jour au rétablissement du Roi, ce Prince trop sincere, lui ayant dit d’ailleurs que quand bien même l’Usurpateur périroit, ou lui rendroit sa Couronne, qu’il n’auroit pas l’injustice de priver Lisimene de ses droits pour les transporter à Pigrièche.

Cet aveu ne trouvant pas en Richarde un cœur assez équitable, ni un esprit assez sensé pour