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Cette indiscrétion produisit d’abord un bon effet. Richarde fut ravie en apprenant qu’elle étoit femme d’un Roi, son imagination lui représenta d’une façon charmante le bonheur d’être Reine, quoiqu’elle sçût à peine ce que c’étoit ; mais une ambition à sa mode lui fit concevoir mille douceurs à être maîtresse de tout ce qu’elle verroit, & à posséder cent fois plus de terrain & d’esclaves qu’elle n’en avoit. La rusticité dont elle étoit ne lui laissant envisager les plaisirs du Trône que selon son entendement borné, elle ne projettoit pas moins que d’envoyer ses esclaves garder leur troupeau à cheval, & de leur donner des aiguillons d’or pour conduire ses bœufs aux pâturages.

Après avoir ainsi commencé dans son esprit l’établissement de