Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 1.djvu/99

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Elles reçurent avec joye cette nouvelle preuve de sa générosité, sans que leur haine fut adoucie. Une extrême joye s’empara de leurs cœurs, quand elles entendirent hennir le cheval envoyé, pour porter une sœur, que la noire jalousie ne leur faisoit pas trouver aimable. Le pere & les fils seuls affligés ne pouvoient tenir contre ce fatal moment, ils vouloient égorger le cheval, mais la Belle conservant toute sa tranquillité, leur remontra dans cette occasion tout le ridicule de ce dessein, & l’impossibilité de l’exécuter. Après avoir pris congé de ses freres, elle embrassa ses insensibles sœurs, en leur faisant un adieu si touchant qu’elle leur arracha quelques larmes, & qu’elles se crurent l’espace de quelques minutes presque autant affligées que leurs freres.

Pendant ces regrets courts &