Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 1.djvu/70

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
(62)

plie. Un arbre creusé par la pourriture fut tout ce qu’il trouva de meilleur, trop heureux encore d’avoir pû s’y cacher ! Cet arbre en le garantissant du froid, lui sauva la vie ; & le cheval peu loin de son maître, apperçut un antre creux, où conduit par l’instinct il se mit à l’abri.

La nuit en cet état lui parut d’une longueur extrême, de plus persécuté par la faim, effraié par les hurlemens des Bêtes sauvages, qui passoient sans cesse à ses côtés, pouvoit-il être un instant tranquille ? Ses peines & ses inquiétudes ne finirent pas avec la nuit. Il n’eut que le plaisir de voir le jour, & son embarras fut grand. En voyant la terre extraordinairement couverte de neige, quel chemin pouvoit-il prendre ? Aucun sentier ne s’offroit à ses yeux ; ce ne fut qu’après une longue fatigue, & des chutes fré-