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mais ayant toujours du gôut pour le rafinement & la délicatesse, ces filles regrettoient sans cesse & la ville & ses charmes. Le souvenir même de leurs premieres années, passées rapidement au milieu des ris & des jeux, faisoit leur plus grand supplice.

Cependant la plus jeune d’entr’elles montra, dans leur commun malheur, plus de constance & de résolution. On la vit par une fermeté bien au-dessus de son âge, prendre généreusement son parti. Ce n’est pas qu’elle n’eut donné d’abord des marques d’une véritable tristesse. Eh ! qui ne seroit pas sensible à de pareils malheurs ! Mais après avoir déploré les infortunes de son pere, pouvoit-elle mieux faire que de reprendre sa premiere gayeté, d’embrasser par choix l’état seul dans lequel elle se trouvoit, & d’oublier un monde dont elle