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faire le voyage, & leurs fils comblés de ses bienfaits, & que le hazard & l’hiver venoient d’y rassembler.

L’abord de ces véritables Amis fut des plus touchans. Après les premiers momens donnés à la tendresse, Doriancourt ne pensa qu’à remercier son Bienfaiteur des graces dont il le combloit depuis tant d’années ; mais le généreux Robercourt l’interrompant au premier mot, lui dit que de lui parler de la sorte, s’étoit offenser sa délicatesse ; que s’il vouloit l’obliger, ce seroit la derniere fois qu’il lui tiendroit ce discours indigne de leur amitié. Le reconnoissant Doriancourt voyant qu’il parloit sérieusement, craignant même de le désobliger, fut contraint de se conformer à ses volontés, & malgré ce que la reconnoissance lui pouvoit inspirer, il se trouva forcé de recevoir