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d’avoir les jeunes Doriancourt, que par l’intérêt qu’il prenoit à leur avancement, loin de s’opposer à la destination que leur Pere en avoit faite, crut devoir redoubler ses libéralités, afin qu’ils fussent en état de faire une figure encore plus honorable. Il se contenta de demander celui qui n’étoit pas encore placé. Sans peine il l’obtint y mais ce fut à condition qu’il enverroit sa fille à la place du petit Doriancourt. Elle étoit âgée de trois ans, & l’intention de son pere étoit de la faire élever en France selon la coutume des habitans des Isles qui font à leur aise. Madame Doriancourt désirant qu’elle lui fût confiée, joignit à celle de son Epoux une lettre très-pressante. Elle étoit adressée à Madame de Robercourt à laquelle elle promettoit de servir de mere à sa fille. Elle la supplioit d’avoir les mêmes atten-