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Mais ayant aussi perdu son pere, il se trouva maître de lui même, & l’envie qu’il avoit toujours eû d’apporter quelque changement à sa situation, se fortifia dans son cœur ; l’embarras même, où se trouvoit son ami, ne fit que le déterminer à prendre un parti.

Depuis long-tems il projettoit un voyage de l’Amérique. Il avoit entendu parler des fortunes considérables que plusieurs personnes avoient faites dans ce nouveau Monde. Entre autre celle d’un Gentilhomme de sa Province l’avoit fort ébloui, qui, pauvre, sans ressource, ayant quitté la France, avoit passé plusieurs années à l’Amérique d’où il étoit revenu avec des richesses immenses : en falloit-il davantage pour déterminer Robercourt à partir sans délai ?

Le récit que ce Gentilhomme lui fit des peines & des