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moyens propres à se rendre la fortune moins contraire. Le peu d’espérance d’un changement favorable le jettoit dans une affreuse mélancolie.

Doriancourt calma ses peines, dissipa ses chagrins, & fut son zélé consolateur. Ils étoient voisins ; leurs familles alliées & amies de tous les temps vivoient en bonne intelligence, & généreusement ne cherchoient qu’à s’obliger. Une solide vertu servoit de base à leur affection mutuelle ; & Doriancourt & Robercourt maltraités de la fortune, se voyant dans le même embarras, ne trouvoient de consolation que dans le secours réciproque de leur amitié.

Mais l’Amour vint faire, pour ainsi dire, oublier à Doriancourt les rigueurs de sa situation présente. Peines, embarras, chagrins, inquiétudes, ces ennemis du