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avancé, il demanda la permission de se retirer de la cour pour aller la soigner dans sa vieillesse. Comme il approchait du terme de son voyage, il aperçut une femme qui, tenant un mémoire à la main, s’agenouillait sur les bords du canal, et s’écriait : « Je supplie le seigneur Iu de recevoir et d’examiner ceci. » Ke-wou lui fit dire d’entrer dans son bateau[1], et prenant le papier, il le parcourut. C’était une pétition dressée au nom de l’époux de cette femme, par laquelle il le suppliait de le recevoir lui et sa famille sous sa protection, et de les accepter pour esclaves. Ke-wou lui dit : « Vous me paraissez être d’une bonne famille ; qui peut vous porter à rechercher ainsi ma protection ? Pourquoi votre mari ne se montre-t-il pas lui-même, et vous expose-t-il, vous qui

  1. A la Chine, presque tous les voyages se font par eau.