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couchait et le cercueil où il devait reposer après sa mort. Entretenant ces idées dans son sein[1], il se livrait à son ou vrage de terre et de bois[2] avec une constance infatigable.

Le fils de Thang-yo-tchouan ayant attendu quelques années que cette bâtisse fût finie, vexé et furieux dans son cœur de ce qu’elle ne s’achevait pas, dit à son père : « Qu’a produit notre longue attente ? La maison de cet homme n’est pas achevée, et son argent n’est pas épuisé ; il paraît d’après cela que c’est un homme qui a des moyens et des

  1. M. Davis pense que chez les Chinois le ventre est le siège des idées ; il se trompe. Les Chinois placent le siége des idées dans le cœur et non point dans le ventre ; ils ne font mention à cet égard du dernier que proverbialement.
  2. Les maisons des Chinois sont presque toutes construites en terre ; de-là vient qu’un briquetier s’appelle en chinois ni choui tsiang, c’est-à-dire ouvrier en boue et en eau.