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était Thang, et son nom propre Yo-tchouan. Il possédait une immense étendue de terre. Chaque fois qu’il lui rentrait de l’argent, il ne se plaisait qu’à acquérir du terrain et à acheter des champs nouveaux ; mais il ne faisait point bâtir et n’achetait même qu’en petit nombre les meubles qui sont de l’usage le plus ordinaire ; quant aux vêtemens et aux mets recherchés, il en faisait peu de cas. Son inclination le portait à amasser de l’argent par tous les moyens. À peine avait-il acquis des propriétés nouvelles, que de nouveaux profits lui arrivaient ; ils s’accroissaient journellement comme la lune, lorsqu’elle marche vers son plein. Les maisons, les meubles, pensait-il, non-seulement ne donnent aucun profit à leur maître, mais encore il doit craindre que le dieu du feu[1] ne les détruise,

  1. Hoei-lo, l’Esprit que les Chinois supposent présider au feu.