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pour prendre haleine. Au même instant elle entend pousser un grand soupir ; et jetant les yeux sur le cercueil, elle voit que son premier mari se remue et se met sur son séant.

On peut juger quelle fut la surprise de la dame Tian. La frayeur subite dont elle fut saisie lui fit pousser un grand cri : ses genoux se dérobent sous elle ; et dans le trouble où elle se trouve, la hache lui tombe des mains sans qu’elle s’en aperçoive.

Ma chère épouse, lui dit Tchouang, aidez-moi un peu à me lever. Dès qu’il fut sorti du cercueil, il prend la lampe, et s’avance vers l’appartement. La dame le suivait, mais d’un pas chancelant et suant à grosses gouttes, parce qu’elle y avait laissé le jeune Wang-sun et son valet, et que ce devait être le premier objet qui se présenterait à la vue de son mari.