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Sur-le-champ elle laisse Wang-sun entre les bras du vieux domestique : elle prend d’une main la hache destinée à fendre le bois de chauffage, et la lampe de l’autre : elle court avec précipitation vers la masure où était le cercueil : elle retrousse ses longues manches, empoigne la hache des deux mains, l’élève, et de toutes ses forces en décharge un grand coup sur le couvercle du cercueil, et le fend en deux.

La force d’une femme n’aurait pas été suffisante pour un cercueil ordinaire. Mais Tchouang-tseu, par un excès de précaution et d’amour pour la vie, avait ordonné que les planches de son cercueil fussent très-minces.

Ainsi du premier coup la planche fut fendue : quelques autres coups achevèrent d’enlever le couvercle. Comme ce mouvement extraordinaire l’avait essoufflée, elle s’arrêta un moment