Page:Contes chinois publies par Abel-Remusat, 1827, tome troisieme.djvu/127

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

à gauche ; si au contraire vous préférez ceux de votre mère, tournez-vous à droite ; mais souvenez-vous que de ce léger mouvement dépend le bonheur du reste de vos jours. Ainsi donc prenez garde à faire un bon choix. » Lors qu’il eut prononcé ces mots, les yeux de toute l’assemblée se fixèrent avec intérêt sur les deux jeunes demoiselles pour voir de quel côté elles tourneraient la tête. Elles cependant, au moment où les prétendans étaient entrés, les avaient regardés ; et en remarquant leur mauvaise mine, elles avaient laissé tomber la tête et fermé les yeux, en laissant couler leurs larmes en silence, Lorsque le juge eut fini de leur parler, elles ne se tournèrent ni à droite ni à gauche, mais elles restèrent immobiles, avec la figure dirigée vers lui et se mirent à pleurer tout haut. Plus il les pressait de parler, plus elles sanglot-