Page:Contes chinois publies par Abel-Remusat, 1827, tome troisieme.djvu/121

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ger les choses d’une manière tout-à-fait abstraite. Restez ici jusqu’à ce que j’aie fait venir vos filles pour entendre ce qu’elles peuvent avoir à dire, et pour savoir lequel à leur avis a mieux choisi pour eux, de leur père ou de leur mère. »

Le mari et la femme se prosternèrent et dirent qu’ils étaient très-satisfaits de cet arrangement.

Alors le mandarin donna un ordre écrit pour faire paraître les deux filles, et envoya du monde pour les chercher. Lorsque ces gens furent partis, il se dit à lui-même que, d’après la tournure commune et grossière des parens, il n’était pas probable qu’il sortît de belles fleurs de semblables roseaux ; mais que si les filles étaient encore plus laides que leurs parens, il était difficile de dire où cela s’arrêterait. Il attendit donc leur arrivée avec une contenance où la