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ritoire que d’orner des temples et d’entretenir des bonzes. Consacrons les vingt taëls à cette bonne œuvre ; secourons ces pauvres gens qui se noyent. Aussitôt il déclare qu’il donnera vingt taëls à ceux qui recevront dans leurs barques ces hommes à-demi noyés.

À cette proposition, tous les bateliers couvrent en un moment la rivière. Quelques-uns même des spectateurs, placés sur le rivage et qui savaient nager, se jettent avec précipitation dans l’eau, et en un moment tous sans exception furent saurés du naufrage. Liu-iu distribua de suite aux bateliers la récompense promise.

Ces pauvres gens, arrachés du milieu des flots, vinrent rendre grâces à leur libérateur. Un d’entre eux ayant considéré Liu-iu, s’écria tout-à-coup : « Hé, quoi ! c’est vous, mon frère aîné ; par quel bonheur vous trouvé-je ici ? » Liu-iu,