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jeûné, le père et le fils préparent leur bagage et prennent congé de leur hôte. Ils se rendent au port, et y louent une barque. A peine eurent-ils fait une demi-lieue, qu’ils approchèrent d’un endroit de la rivière d’où s’élevait un bruit confus, et où l’eau agitée paraissait bouillonner. C’était une barque chargée de passagers qui coulait à fond. On entendait crier ces pauvres infortunés : Au secours, sauvez-nous ! Les gens du rivage voisin, alarmés de ce naufrage, criaient de leur côté à plusieurs petites barques qui se trouvaient là d’accourir au plus vite, et de secourir ces malheureux qui disputaient leur vie contre les flots. Mais les bateliers, gens durs et intéressés, demandaient qu’on leur assurât une bonne récompense.

Liu-iu, témoin de ce débat, se dit à lui-même, sauver la vie à un homme, c’est une œuvre plus sainte et plus mé-