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Je n’ai pas de quoi continuer mon voyage jusqu’à cette ville ; auriez-vous la charité de m’avancer trois taëls ? Je vous les rendrai fidèlement à mon retour, et pour gage de ma parole, je laisse ici en dépôt ce que j’ai au monde de plus cher, c’est-à-dire mon fils unique. Je ne serai pas plus tôt à Hoaïngan, que je reviendrai retirer ce cher enfant.

Cette confidence me toucha, et je lui mis en main la somme qu’il me de mandait pour lui. En me quittant il fondait en larmes, témoignant qu’il se séparait de son fils avec un extrême regret. Ce qui me surprit, c’est que l’enfant ne parut nullement ému de cette séparation ; mais ne voyant point revenir son prétendu père, j’eus des soupçons dont je voulus m’éclaircir. J’appelai l’enfant ; et par les différentes questions que je lui fis, j’appris qu’il était né dans la ville de Wou-si ; qu’un