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soupçons dans l’esprit de Liu-iu. Une impression secrète saisit son cœur, qui par d’admirables ressorts de la nature lui retrace à l’instant l’image de son fils, sa taille, son visage, son air, et ses manières. Il voit tout cela dans celui qu’il considère. Il n’y a que le nom de père donné à Tchin qui déconcerte ses conjectures. Il n’était pas honnête de demander à Tchin si c’était là véritablement son fils ; peut-être l’était-il en effet, car il n’est pas impossible que deux enfans ayant reçu le même nom se ressemblent.

Liu-iu, tout occupé de ces réflexions, ne songeait guère à la bonne chère qu’on lui faisait. On lisait sur son visage l’étrange perplexité où il se trouvait. Je ne sais quel charme l’attirait invinciblement vers ce jeune enfant : il tenait les yeux sans cesse attachés sur lui, et ne pouvait les en détourner, Hi-eul de son